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22 juin 2014 : 16ème Raid des Hautes Fagnes, Malmédy (Liège) - O2MC


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Le triptyque de Pentecôte étant passé avec un vraiment très relatif succès,

je veux dire par là que l'animal de compagnie de ma charmante et courageuse épouse était toujours vivant...

Bref, lorsque je vois s'amener un soixante quinze kms ou même un quatre vingt, je suis soulagé...mais un cent quinze...

Ce coup-ci, le Raid des Hautes Fagnes, j'en avais depuis longtemps les guibolles qui flageolaient...

Depuis toujours, réputée comme l'épreuve la plus ardue de Belgique, il m'est arrivé d'y goûter...

L'an dernier, figurez-vous, accompagné d'une bande de vauriens, qui pour lors, valaient tout !

Nous miment 11h30 pour cent quinze bornes...

Imaginez...faisait noir de noir sur la ligne d'arrivée, qu'on avait peine à voir...

Bref, samedi sera sérieux, afin d'être frais et dispo dimanche matin !

La partie consentante de mon cervelet avait compris les ordres du Grand Rock-Shocks, pardon, du Grand

Manitou, ma langue a fourché...

Que voulez-vous faire quand elle n'est que minorité ?

C'est comme aux élections !

Les couillons ont tout à dire, donc la partie la plus « con » de mon individu aussi...

Et allez la fête !...

Le problème, c'est que le lendemain, aux très petites heures, la section « grosse biesse » est aux abonnés absents !

Et donc, Alainpossible encaisse tout !

Il se lève, lui...

L'autre, reste dans le fond du panier, et c'est lourd à porter...

Il se lave, l'autre se fiche pas mal de sentir l 'aïl ...

Il veut déjeuner, mais comme l'autre ne pense qu'à gerber...

Il conduit, se tapant une heure et demie de route, mais l'autre roupille à plein nez...

Malmedy, mais bien me fait d'y arriver !

Je galope vers le retrait de plaques, je pars dix minutes après les vedettes, alors que mon inscription me

promettait un top box...

Ces places ne sont évidemment pas les miennes !

Soit je devrais partir avec le dernier groupe, soit, plus prudente, l'option du jour avant !

Non, ce jour, dix minutes seront peut-être importantes, si pas décisives !

Au km 90, on clôt les passages à 17 h !

Comment savoir si je serai encore vivant à dix sept heures ???

Panique installée, je prends contact avec l'orgasminateur du jour...

T'inquiète, pépère, on ne ferme pas le circuit, on ne garanti juste plus la sécurité sur les routes et les ravitos...

Hourra !

C'est comme à l'Ardennes Trophy, alors ?

Y a pas pire !

Papieren, bitte ! Pour entrer dans les box...

Ben oui, dans les cantons rédimés on me rappelle les cours de Deutch de mon adolescence et ses

déclinaisons...dans les deux cas, d'ailleurs, j'adore !

Pataat ! C'est parti !

Petit groupe de BFL, quelques BMB, aussi, et la première côte se présente...

A froid...

Or l'on sait qu'une côte, qu'elle soit d'un vieux cochon ou prise sur l'os ne se déguste jamais totalement à froid !

Et j'ai dégusté... et lâché tous mes compagnons...par derrière bien entendu...

Premières forêts, premiers émois...

Je n'entends plus rien derrière moi, c'est le plaisir des jolis bois...

La température est très agréable...

Petit à petit, les vagues suivantes me rattrapent, ce qui me fait toujours très peur, désolé, on ne peut

rester franc toute sa vie, surtout depuis le passage à l'euro...

Puis, dès le pic de la seconde côte, qui ne vois-je pas ?

Mon ami Rafa, le grand Chef et l'initiateur de notre groupe Bikers For Life !

Le grand bestiau m'attend...

Non pas par lassitude, bien entendu, mais par amitié et soutien !

Car tel est notre comportement, tel est notre engagement !

Mon bon ami m'accompagne, virevoltant de gauche à droite, plaisant à voir l'animal !

Mais peu après, abattu en plein effort...

Trois rayons explosés, pneu crevé...

Un sacré chasseur, ce sanglier...

J'abandonne, à regrets, la dépouille de mon défunt ami, pour me concentrer sur la suite...

Car, je le sais, c'est la grande suite...

Ravito 1er, brouhaha !

Et on n'y rit pas...

Orange, eau plate, comme toutes les nuits, quoi...

Le parcours est agréable, rien à redire...

La température aussi, d'ailleurs... pas de panique...

Par contre, la chaleur des mollets me prend, nous sommes en escalade...

Et qui vois-je ? Sorti tout frais de Spa, l'ami Danny !

Lui que j'avais amoureusement parrainé,

me prend en photo, le salopiaud, pour mieux profiter de ma souffrance, peut-être...

Raf out, v'là Rav deux...

Voilà que je rejoins quelques camarades BFL, toujours gaillards et fines fourchettes...

On se tutoie, on se moque, on s'alimente, quoi...

On redémarre, et mes compagnons jouent à l'élastique...

Ils disparaissent bien vite de ma vision...

Mais était-ce la vue ou le manque de lucidité ?

Avant tout, le manque de chevaux !

Nous passons, avec plaisir, la porte des 90 bornes 3/4h avant sa fermeture !

Exploit, dû essentiellement aux conditions climatiques, évidemment...

Nous approchons de Malmédy !

Les gentils signaleurs nous encouragent !

Allez, plus que 15 kms !

Dernier ravito honorablement fourni...

Allez, nous dit-on au bas d'une descente, plus que 11 bornes !

Mais quelles bornes !

Les forces , depuis un moment me fuient...

Je commence à voir poindre quelque lassitude dans le chef de mes compagnons de route Stef et Pierre-Albert...

Bien que de temps à autre, ils aient des sursauts de vigueur, choses qui, dans mon état, ne pouvaient plus m'arriver...

Seul, notre cher Pigeon, l'Oli, bailleur de service, avait suffisamment de ressources pour nous laisser sur place !

Ce dont il profita, ne lui en tenons pas rigueur, un moment on devient aussi lent que chiant...

Ce que nous ignorions, mes compagnons et moi, c'est la fin des événements...

Il nous restait environ 4 kms...

Un panneau nous annonce : 2kms de côte, à plus de pourcents que raisonnable...

Purée, c'est pas le moment de rendre l'âme...

On se les fait, chacun dans sa douleur interne...mais avec l'esprit de groupe...

Nous sommes en pleine forêt, il fait un silence assourdissant ...

Soudain, je crois entendre le passage d'un « jet » en plein vol !

Que nenni !

Il s 'agissait d'une clameur humaine, venant en ligne directe du centre de Malmedy !

Un écran géant devait y être installé, et les exploits footballistiques de notre valeureuse

équipe nationale faisaient monter un bruit incroyable au travers de ces bois !

Nous en eûmes de vrais frissons !

Il était 18h13, je m'en souviens encore...

C'est à ce moment précis que je vis un petit rongeur traverser le sentier, juste en face de moi !

Il semblait sourire !

C'est sûr, les belges ont marqué !!!

Dernière descente, en toute prudence...

Arrivée, enfin...

Là, tous nos amis, qui savent ce que douleur veut dire...

Un accueil magnifique autant qu''inattendu !

Dix minutes plus tard, je crachais ce qu'il me restait de tripes, bien qu'il n'en sortit rien et que les footeux gagnèrent !

Restait plus qu'à se taper 1h30 de route pour rentrer au bercail...

Il me vint une pensée...

Un moment, comment savoir si l'on a été trop loin ?

Ben ,c'est trop tard...

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