Il est temps pour moi de faire mon coming-out
Cela va faire deux ans que je vélotaf d'Ivoz-Ramet (Flémalle) au centre de Liège (32km par jour) 4 fois par semaine. J'ai commencé parce que j'avais envie de faire des économies de carburant, envie d'arrêter de polluer inutilement mais SURTOUT pour m'imposer un exercice quotidien pour mes sorties VTT du week-end (entre une salle de sport à X euros par mois et du vélotaf où je reçois une prime, j'ai vite choisis).
Ce que j'entends le plus souvent en arrivant le matin c'est "quel courage" mais en pratique ce n'est pas du tout vrai. Une fois les appréhensions (climat, effort, temps de parcours...) dépassées, on découvre un moyen de transport rapide, aisé et agréable, surtout quand on a déjà la passion du 2 roues.
Ainsi, en voiture le trajet me prend 30min (en comptant que je me gare à 10 minutes à pied du boulot pour ne pas payer de parcmètre ou alors je tourne pendant 10-15 minutes pour trouver une place payante sur le boulevard). En vélo, cela me prend 33 minutes (28 avec le vent dans le dos et 35 dans le cas contraire). Je perds évidemment sur les axes rapides mais arrivé aux portes de la ville, je gagne largement sur les voitures que je dépasse allègrement. Évidemment, il faut ajouter 10 minutes pour me changer et me rafraichir en arrivant au boulot et le soir en arrivant chez moi (pas de douche à mon boulot mais de grandes toilettes avec de l'eau froide).
Comme cela a déjà été dit, la pluie n'est pas vraiment un frein (proportionnellement elle est rare et depuis que je suis équipé gore-tex, elle n'est pas fort dérangeante). Par contre, je me suis fixé comme règle de ne pas rouler dans la neige (sel) et en dessous de 0° mais je réflechis actuellement à y aller quand même avec des pneus plus larges et un nettoyage à l'eau clair tous les soir.
Détail pratique, j'embarque un sac de vêtements de travail (et essuis et nécessaire de toilette) le lundi et je le reprends le vendredi. Je reste fort présentable toute la semaine.
Un frein pour moi, ce sont les enfants. J'en ai un en maternelle et l'autre à la crèche (de l'autre côté de la vallée). Quand il n'y en avait qu'un, je laissais le siège vélo à la crèche (et plus tard à l'école) et je l'embarquais matin et soir (un vrai plaisir que de traverser le petit bois où nous apercevions régulièrement renard et sanglier le matin et quel entrainement pour monter les côtes le week-end). Depuis que le deuxième est là et que le premier a grandi, mon siège ne semble plus adapté et je dois trouver une solution (nouveau siège, carriole?). Donc, même si cela reste insatisfaisant pour moi, je rentre actuellement chez moi et je prends la voiture pour aller les chercher. Si quelqu'un à un plan, une super expérience ou du matos à renvendre, je suis preneur .
Pour y aller, j'ai acheté des pneu fins et lisses que je changeais sur mon trek 6500 et depuis que j'ai mon top fuel, je garde l'ancien exclusivement pour le velotaf (et j'ai adapté les rapports à une utilisation route). Mais je rêve de passer à un vélo de route pour gagner quelques minutes sur mes trajets.
Au niveau financier, mon employeur me rétribue +- 110€ par mois pour mes efforts.
Un point important pour terminer, c'est la sécurité sur la route. Ce n'est pas l'horreur (il faut savoir que les accidents graves avec des vélos en ville sont très rares, la plupart ont lieu le week-end ou en vacances sur des routes de campagne) mais ce n'est pas sans soucis (les routes de la région donnent clairement la priorités aux voitures et les "usagers actifs" sont rarement prioritaires (vive les Sens Uniques Limités cependant). Il faut donc apprendre à s'imposer pour éviter de se faire renverser car l'automobiliste ne prend pas la mesure ni de notre vitesse, ni de nos contraintes (vent, nids de poule...). Par exemple, je roule majoritairement au milieu de ma bande de circulation pour accroître ma visibilité (particulièrement avant un rond point où les cyclistes sont systématiquement plus rapides que les voitures). A ce sujet, le GRACQ organise des formations vélo-traffic (voir www.gracq.be).
Voilà, je peux écrire longtemps encore sur ce sujet mais je vais m'arrêter sur le bien être que je gagne à "vélotafer".
L'essayer, c'est l'adopter (en dessous de 10km de trajet, c'est toujours bénéfique. Au dessus cela relève de l'ambition sportive)